Les
ascensions en cerf-volant ( 1909 – 1917 )
Les essais en mer
Depuis
1904, Saconney est en relation régulière avec
la marine pour des essais de photo aérienne. En 1911,
un nouveau problème apparaît. Du fait de l’abandon
des voiliers, les marins perdent les hautes superstructures
des mâts comme point d’observation et l’ennemi
étant lui aussi au ras de l’eau, il devient plus
difficile à déceler. Parallèlement, l’artillerie
marine progresse et elle peut tirer efficacement à 10
km. Le premier qui voit ayant l’avantage, il devient nécessaire
d’élever un observateur. Les avions ne sont pas
encore envisageables et les ballons à gaz sont repérables,
très encombrants et risquent d’être incendiés
par les escarbilles des chaudières des navires.
Restent les cerfs-volants. Les essais ont
lieu du 8 août au 11 septembre à bord du croiseur
Edgard Quinet en Méditerranée. Le matériel
mis au point à terre doit être légèrement
modifié à cause de l’exiguité de
la plage arrière du cuirassé d’où
sont effectués les lancements. L’observateur
est facilement élevé jusqu’à 500
m de hauteur, mais Saconney juge que 300 m suffisent parce
qu’au-dessus l’opacité de l’atmosphère
diminue la vision. Le vol est possible à peu près
dans toutes les conditions de vent. Il suffit d’utiliser
le vent apparent résultant du vent réel et de
celui engendré par la vitesse du navire, l’Edgard
Quinet, qui file 25 nœuds.
En
mars 1912, Saconney exerce des marins aux ascensions humaines
à Saclay. Les expériences se poursuivent sur
le bâtiment « La Fourche » du 6 septembre
au 20 octobre , puis en 1913 à nouveau sur le «
Quinet » du 17 mai au 7 juin, cette fois au cours des
grandes manœuvres navales. Quelques hauts gradés
montent dans la nacelle et se déclarent enchantés.
Le cerf-voliste Donzella, alors sous les drapeaux, participe
lui aussi aux manœuvres. La réussite n’est
qu’apparente, la commission chargée d’évaluer
les essais conclut que « les cerfs-volants ne sont susceptibles
d’aucune utilisation militaire pratique et qu’il
n’y a pas lieu d’adopter ce matériel dans
la Marine de guerre ».
Ce refus est imputable en partie aux exigences
des cerfs-volistes sur la direction des navires en fonction
du vent. Selon Pantenier, le système Saconney nécessitait
que les cerfs-volants soient très proches les uns des
autres sur le câble et ce montage compliquait le lancement
sur l’espace réduit d’un navire. Finalement,
la marine adopte les ballons cerf-volant pour l’observation.
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