Joseph
Lecornu (1864 – 1931)
par Pierre Mazières (juillet 2004)
La première version de cet article
est parue dans le Nouveau Cerfvoliste Belge en janvier 1996.
Jeunesse
Joseph Louis Lecornu naît le 13 mars
1864 à Caen en Normandie où son père
est négociant en dentelles. Il est le septième
de huit enfants. Il fait ses études secondaires au
lycée de Caen. En 1878, le père du jeune lycéen
décède. Cette disparition n’altère
pas fortement l’aisance financière de la famille
qui pourra financer, sans bourse, de coûteuses études
à plusieurs de ses garçons.
En 1885, le jeune Joseph est envoyé
à Paris, avec une délégation du lycée,
aux obsèques nationales de Victor Hugo.
C’est à Paris également,
en 1886, que Lecornu commence ses études d’ingénieur
à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures.
Il obtient son diplôme en 1888. Dans le domaine de l’aéronautique,
Blériot et Latécoère passeront par cette
même école.
Les vacances d’été du
jeune Lecornu se passent à Saint Aubin/Mer où
il est le boute-en-train de la plage. Il fait du canot et
organise une fanfare pour animer les retraites au flambeau.
A 23 ans, avec son frère, il sauve un baigneur de la
noyade ce qui leur vaut la médaille d’honneur
du sauvetage du ministre de la marine.
Vie professionnelle et politique
En
1893, J. Lecornu entre à la Société Nationale
d’électricité à Caen et, pendant
plus de dix ans, il met en place la production et la distribution
d ‘électricité. Cette nouvelle forme d’énergie
suscite des doutes et des jalousies. En particulier des fabricants
de gaz seuls capables jusque là de fournir l’éclairage
à domicile. En 1904, à l’aide de chaudière,
machine à vapeur et dynamo, les nuits de Caen sont
illuminées par 4000 lampes électriques.
Toujours en 1904, des rivalités politiques
parviennent à faire mettre à la porte Lecornu
de la société d’électricité.
Il est alors nommé Secrétaire Général
de la Mairie de Caen. De nouveau harcelé par des ennemis
politiques, il démissionne en 1908. Il devient représentant
en charbon jusqu’à la guerre de 1914 pendant
laquelle , cette activité périclitant, il sera
directeur d’une fabrique de cidre champagnisé.
En 1923, J. Lecornu a alors 59 ans, il se retire à
Cambes à environ 10 km de Caen où il possède
une résidence secondaire. Il est maire de cette commune
depuis 1908 et le restera jusqu’à sa mort le
9 août 1931.
J. Lecornu qui n’a pas eu d’enfant,
apparaît selon le témoignage de l’un de
ses neveux comme très sociable, actif et politiquement
conservateur. Il fait partie de nombreuses associations :
de photo, d’anciens élèves, religieuses.
Il a un goût très vif pour les techniques modernes,
le vélo, la photo, l’automobile. Il pratique
également la musique, le dessin, la poésie et
publie de petits romans, des monologues et des chansons satiriques.
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