Jacques Théodore
SACONNEY (1874-1935) |
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Par Pierre MAZIÈRES
– février 2004 |
Enfance
et études (1874-1899)
Jacques Théodore Saconney naît à Turin,
en Italie, le 18 janvier 1874. Ses parents sont originaires
de Bourgogne ainsi que son grand-père paternel qui
était boulanger à Gevrey Chambertin. Le père
de Saconney s’installe vers 1865 à Thrin pour
y tenir le buffet de la gare dont il deviendra propriétaire.
C’est l’époque où le réseau
ferroviaire commence à s’ étendre à
travers l’Europe. Les affaires de la famille sont bonnes
et, ayant acquis une belle aisance, elle s’installe
définitivement en Italie.
Jacques Théodore passe sa première enfance à
Turin, il est parfaitement bilingue français-italien
et pratique en plus le piémontais. Toute sa vie il
reviendra en Italie et sera particulièrement informé
de ce qui se passe dans les domaines qui l’intéressent.
À 9 ans, l’enfant est envoyé à
Paris pour commencer sa scolarité au lycée Henri
IV. Il étudie environ 10 ans dans ce lycée réputé.
Cependant à son arrivée en terre étrangère,
le jeune lycéen timide est soumis à quelques
quolibets moquant son origine italienne.
Le père de Jacques Théodore a deux enfants d’un
premier mariage, puis, devenu veuf, quatre autres enfants
d’un deuxième mariage. Jacques Théodore
est l’aîné de ces quatre derniers enfants.
L’adolescent pratique l’aviron et le football
et sa scolarité certainement excellente se termine
par un baccalauréat ès-sciences.
En octobre 1895 il entre à l’École Polytechnique
(216e à l’entrée et 124e sur 223 à
la sortie). Cette école prestigieuse est d’abord
destinée à former des militaires. En 1897 le
sous-lieutenant du Génie Saconney entre à nouveau
pour deux ans dans l’École d’application
d’ Artillerie et du Génie à Fontainebleau.
L’artillerie et le génie sont alors les deux
armes « scientifiques ». Saconney quitte cette
école (4e sur 50) en octobre 1899 avec le grade de
lieutenant. Le jeune officier, « 1,74 mètres,
yeux gris bleu, monte très bien à cheval, dessine
comme un artiste, est remarquablement entraîné
à tous les exercices physiques et possède une
intelligence très vive ». Ces jugements flatteurs
de ses supérieurs sont tempérés par des
réserves sur « un caractère un peu impressionnable,
versatile et un jugement encore à former ».
Études terminées, le jeune lieutenant est affecté
au 4 » régiment du Génie de Grenoble en
novembre 1899. Il a 25 ans. Il choisit l’aérostation
et fait ses premières ascensions en ballon.
L’année suivante, en 1900, il épouse une
très jeune fille, Marie Louise Mercier, dont la famille
est également bourguignonne et travaille dans l’hôtellerie.
Le jeune couple reste longtemps sans enfant, puis en aura
trois après 1914.
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