CODY
. Le Brevet de 1901
. Aldershot
. Revue du C-V 1914
. Le vol libre
. Plan du Cody

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LIENS

 

 

Samuel Franklin Cody

Aldershot
En juin 1904, l'armée anglaise invite Cody à Aldershot pour y faire une démonstration de ses cerfs-volants. L'armée s'intéresse de nouveau au système Cody car elle voudrait, en cas de vent fort, pouvoir remplacer ses ballons captifs par des cerfs-volants d'observation.
Les essais s'étant avérés concluants, l'armée décide d'employer les services de Cody. Pour un salaire de 1000 livres par an, il devient instructeur en chef pour les vols et il supervisera aussi la construction du matériel. Même s'il n'est qu'employé civil, il a droit, comme tout officier, à la pension pour son cheval.
A la Balloon Factory et à la Balloon School, Cody va donc travailler à peaufiner ses cerfs-volants d'observation. Le but recherché par l'armée est de pouvoir élever des cerfs-volants à 1000 pieds, c'est à dire à la même hauteur que celle choisie pour les ballons captifs. A cette altitude, un observateur peut donner des renseignements des plus utiles pour le réglage du tir et observer de façon précise les mouvements de l'ennemi au sol.
Cody va aussi s'employer à rendre parfaitement efficace le travail des aérostiers qu'il a sous ses ordres. Des exercices tendent à réduire au maximum le temps de préparation et de lancement des trains. Si besoin est, on utilise des chevaux pour actionner et déplacer les treuils sur le terrain. La force de traction des cerfs-volants est telle qu'en au moins une occasion elle dépassa celle du cheval.
Les vols gagnent en sécurité, posssibilités et performances : il devient possible d'emmener trois observateurs à la fois et une altitude record de 3340 pieds est atteinte par le lieutenant Brooke-Smith en 1906.

Seconde phase d'essais pour la Royal Navy
En 1907, la Royal Navy manifeste à nouveau le désir de tester l'utilisation de cerfs-volants sur ses navires. En effet, il apparaît indispensable à l'Amirauté de pouvoir faire face aux menaces sous-marines et donc de trouver des moyens de détecter des mines ou des sous-marins. Les lourdes pertes en navires pendant la guerre Russo-Japonaise ont démontré à quel point il était important de s'attaquer à ce problème. Après de nombreuses tractations, le War Office accepte de mettre Cody à la disposition de la Royal Navy pendant un délai d'un mois.
De nombreuses expériences vont donc avoir lieu au large de Porsmouth et de l'île de Wight en 1908. On va vite s'apercevoir que le décollage d'un train de cerfs-volants depuis le gaillard d'arrière d'un navire de guerre n'est pas toujours chose si aisée : si ce dernier navigue face au vent, sa superstructure et les gaz émis par les cheminées génèrent d'importants tourbillons. Il faut alors dévier légèrement la course du navire pour permettre l'envol des cerfs-volants.
Sans être miraculeux, les résultats les plus significatifs sont fournis par les expériences de réglage de tir : à une distance de 6,7 kilomètres, on tente d'atteindre un lance-torpilles factice traîné par un contre-torpilleur, l'observateur transmettant les résultats par sémaphore. Cest, sans doute, la première fois dans l'histoire que l'on tente de régler un tir sur une cible flottante d'après les indications fournies par un observatoire aérien.
Bien moins convaincants vont s'avérer les essais de repérage de mines ou de sous marins : la météo très médiocre et la mer très peu limpide interdiront à Cody et à ses assistants toute détection sous-marine. Ainsi Cody lui-même ne parviendra à apercevoir rien de plus que la partie émergée d'un sous-marin flottant en surface. Les photographies prises par les observateurs ne seront guère plus utiles pour révéler des objets immergés. D'autres tests évalueront le temps nécessaire à l'envol d'un train de cerfs-volants : depuis le début du montage des appareils jusqu'au moment où l'observateur prend place dans la nacelle, on comptera 30 minutes.
Les vols réalisés pendant les essais atteindront fréquemment une hauteur de 1000 pieds et la plus haute altitude enregistrée sera de 1200 pieds ce qui permettra à l'observateur d'apercevoir l'île de Wight à une distance de 20 miles.
Même s'il est bien rodé, le système Cody n'est pas absolument sans danger : Cody lui-même paiera de sa personne lors d'un essai de repérage de mines. Une forte bourrasque déséquilibre soudain le train volant à une altitude de 800 pieds. Le cerf-volant pilote plonge brusquement à droite entraînant avec lui les quatre cerfs-volants d'attelage. Le train se redresse pour mieux replonger quelques instants plus tard. Cody n'échappe pas au bain forcé et n’a plus qu’à attendre les secours en s'agrippant à la nacelle.
Malgré les chaudes recommandations des partisans de Cody, l'Amirauté décide, à l'issue des essais, de ne pas donner suite au projet d'adopter l'usage du cerf-volant sur ses vaisseaux. Pour les officiers du commandement, les tests ont plus démontré les difficultés et les risques attachés à l'utilisation du cerf-volant que son utilité vraiment potentielle. Peut-être le prix demandé par Cody explique-t-il aussi cette décision : 1000 livres par train de cerfs-volants.