Richard Assmann
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Observatoire aéronautique de TEGEL (Berlin) – avril 1899 à avril 1905

En 1899, le parlement prussien consacre 60 000 marks à la fondation d’un observatoire météorologique dont la direction est confiée à Assmann. L’observatoire de Blue Hill aux USA date de 1894 et ceux de Trappes (France) et Pavlovsk (Russie) de 1897. En 1898, avait été fondé, également en Allemagne, l’observatoire maritime de Hambourg. Tous ces sites ont été de grands utilisateurs de cerfs-volants. Malheureusement pour Assmann, et bien qu’il se soit documenté préalablement, notamment auprès de Teisserenc, le site est mal choisi. Il est trop petit (2 hectares) et selon Assmann « il y a trop de forêt et trop de soldats dans les environs ».

L’observation de l’atmosphère se fait alors en ballon libre monté (68 vols entre 1899 et 1915, mais c’est très cher et dangereux pour les météorologues ), en ballons captifs, cerfs-volants, ballons sonde (avec enregistreur) et ballons pilotes (sans enregistreur). Pour ne pas être gênés par les arbres environnants, les cerfs-volants sont lancés du haut d’une tour de 26 mètres.

Les cerfs-volants utilisés sont 2 Lamson, quelques Eddy et surtout des Hargrave modifiés par Helm-Clayton pour avoir des surfaces portantes courbes. Le treuil est mu par un moteur électrique de 6 CV réglé par un rhéostat. En 1900, la plus grande hauteur atteinte est de 4360 mètres avec 5 cerfs-volants et 7120 mètres de corde à piano. Cette corde est constituée de 3 longueurs de fil dont chacune a un diamètre décroissant en montant vers le haut. Assmann dit « avoir appris cette méthode bien pratique de notre instructeur et maître M. Léon Teisserenc de Bord. » Cette disposition assure une résistance suffisante aux endroits où elle est nécessaire en diminuant au mieux le poids du câble. Malheureusement, les point de brasure de ces câbles constituent des points faibles. Lors d’une ascension par vent de 12 à 13 m/s, cinq cerfs-volants Hargrave d’une surface totale de 13 m2 brisent le câble avec une traction d’environ 90 kg. Le train de cerfs-volants et 7 Km de corde à piano traînent au sol en causant de nombreux accidents , coupure profonde à la jambe d’un jeune homme, une femme est brûlée au visage, plusieurs hommes ont leurs habits déchirés, un cheval est jeté à terre. En 12 heures , le câble traîne au sol sur 140 Km ; les cerfs-volants toujours en l’air et l’enregistreur intact. D’autres fois, le fil d’acier en tombant sur le fil électrique des tramways court-circuite les lignes électriques . Il faut donc installer sur une vingtaine de Km de réseau de tram deux câbles de protection. Bref, l’usage des cerfs-volants à Berlin est qualifié par la police de la ville de « danger public ».

Assmann limite donc la hauteur des ascensions en cerf-volant à 2000 ou 3000 mètres dès 1900, un an après la création de l’observatoire. Ces hauteurs sont insuffisantes pour l’exploration de l’atmosphère. Il faut cependant s’en contenter avant de trouver un autre endroit, moins peuplé, car, selon Richard Assmann, le cerf-volant est un procédé « idéal au Sahara ».