Le concours
de Spa
Dans le domaine de la photo aérienne , le concours
de Spa en Belgique du 18 au 25 août 1912 constitue le
moment de gloire de Marc Pujo. Ce grand rassemblement des
cerfs-volistes européens, outre ses objectifs techniques,
a un côté mondain. Le roi lui a accordé
son patronage et dans l’assistance se mêlent au
petit peuple barons, comtes , ministres et professeurs à
la Sorbonne. Lors du dîner, "de gracieux cerfs-volants
étaient suspendus aux lustres et chaque menu, disposé
en cerf-volant, portait le nom du convive."
Sur les huit épreuves du concours, deux sont destinées
à la photo par cerf-volant et l’une d’elle,
celle de photo panoramique, consiste à placer au centre
d’une photo des points du sol éloignés
de 4 km. L’appareil doit être au minimum à
400 m d’altitude. Cette épreuve est la deuxième
en importance après celle d’ascension humaine.
Marc Pujo l’emporte devant l’Allemand Otto Steiff
(de la famille des fabricants d’ours en peluche) et
l’Anglais Baden Powell (le frère de celui qui
a inventé le scoutisme). Le 23 août, Marc Pujo
est deuxième après Steiff pour l’épreuve
de photo topographique. Enfin, le 24 août, il se présente
avec 6000 m de fil d’acier pour l’épreuve
d’altitude, mais il doit rentrer chez lui à cause
du décès de sa femme.
Au total, Marc Pujo emporte 2500 F de prime ce qui est équivalent
à l’époque au budget annuel d’une
famille d’ouvrier parisien ou à au moins deux
ans de salaire d’un ouvrier agricole. La somme était
donc considérable , mais, à titre de comparaison,
Santos Dumont en 1901 avait gagné 100 000 F pour avoir
fait un tour en dirigeable au-dessus de Paris.
Le succès de Spa augmente la notoriété
de Marc Pujo dans le petit monde des cerfs-volistes. On demande
ses conseils, on adopte ses cerfs-volants, on sollicite son
patronage dans les clubs. Il continue à gagner des
concours de photo aérienne, celui de la revue «
La Nature » en 1913 ou encore celui de la Ligue française
de Cerf-volant, toujours en 1913.
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