Les inventions
Jusqu’à la fin du XIXe siècle,
tous les cerfs-volants occidentaux sont constitués
d’une surface plane suivie d’une queue qui stabilise
le vol. Lawrence Hargrave , un australien, reprend alors l’idée
ancienne du cerf-volant boîte des orientaux et crée
le cerf-volant cellulaire. Constitué de deux parallélépipèdes
successifs, ce cerf-volant a un immense succès pour
sa stabilité. Les cerfs-volistes les plus imaginatifs
du monde occidental tentent de l’améliorer. En
France, deux de ces inventeurs parmi les plus innovateurs
sont Marc Pujo et Roch Donzella qui confrontent leurs idées
dans « Le cerf-volant », puis « La revue
du cerf-volant » aux environs de 1911. Le but est d’améliorer
l’efficacité de la cellule arrière du
cerf-volant dont tout le monde convient que son efficacité
est diminuée par les tourbillons d’air engendrés
par la première cellule. L’idée de Marc
Pujo est d’abaisser la cellule arrière pour la
placer hors des filets d’air de la cellule avant. Il
obtient ainsi un cerf-volant décentré de 3 m2
, d’environ 2 kg, qui envoyé à 600 m de
hauteur donne une traction de 15 à 20 kg.
Plusieurs
variantes de ce mode de construction seront imaginées,
avec deux cellules à plat, avec plusieurs cellules,
avec deux cellules placées sur une arête selon
le système Potter. Selon un entrefilet paru dans «
Le cerf-volant », les frères Farman ont appliqué
à leur avion bi-plan le principe de décalage
des plans de Pujo. Cette filiation entre les avions et les
cerfs-volants est conservée de nos jours par l’appellation
de « cellule » pour désigner dans un avion
l’enveloppe sans la motorisation.
De son côté, Donzella propose
de supprimer la cellule arrière, mais le monocellulaire
ainsi obtenu a un vol instable. Donzella construit alors un
compromis entre son monocellulaire et le cellulaire décalé
de Pujo. Ce cerf-volant dit « monobloc » est partiellement
décentré et les deux cellules se touchant peuvent
être considérées comme n’en faisant
qu’une.
Marc Pujo innove également dans le mode de construction.
Afin de rendre le cerf-volant démontable et donc transportable,
il imagine de solidariser les cannes constituant l’armature
par des douilles métalliques (fabriquées dans
de la tôle de boîte de conserve) goupillées.
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