La photographie
aérienne
Techniquement, pour Marc Pujo, les cerfs-volants sont utiles
surtout pour élever des appareils photographiques.
Cette activité est pour lui un sport qui peut servir
la science lorsque les photos obtenues sont utilisées
pour tracer des cartes géographiques. Cette technique
cartographique avait été imaginée quelques
années auparavant par le colonel Laussedat et mise
en pratique en 1902 par Thiele qui avait ainsi établi
la carte de la vallée de la Dniepr en Russie.
Les photos aériennes de Pujo sont toutes prises à
haute altitude, c’est-à-dire plusieurs centaines
de mètres. Afin de pouvoir tracer des cartes, la position
de l’appareil dans le ciel doit être définie.
Pour cela, Marc Pujo équipe certains de ses appareils
photo d’un système de tube de niveau ( niveau
Jardinet) Il adjoint parfois à l’appareil photo
principal un appareil secondaire qui relève l’indication
d’un baromètre donnant l’altitude de prise
de vue. Les militaires de l’époque étaient
très intéressés par ces nouvelles techniques
dans lesquelles le cerf-volant jouait le rôle des satellites
d’observation d’aujourd’hui. Le capitaine
Saconnay , ami de Marc Pujo, écrit en 1913 un traité
de métrophotographie qui explique en détail
le sujet.
Marc Pujo trouve dans la prise de photo par cerf-volant «
une source de joie » et elle procure de « telles
jouissances au photographe cerfvolantiste qu’il ne perdra
aucune occasion de la mettre en pratique. » Il pratique
également la photographie aérienne stéréoscopique
qui, dit-il, « centuple l’intérêt.
»
Les
années 1912 et 1913 sont marquées par l’exubérante
activité de Marc Pujo. Il pratique depuis environ 10
ans, a bien examiné les méthodes de ses collègues,
puis mis au point les siennes qu’il fait connaître
. Dans une série de trois articles parus débit
1912 dans «Photo-revue», Marc Pujo explique en
détail, comment il construit lui-même ses chambres
photographiques.
Son système d’obturation combine un obturateur
de plaque et un à rideau pour éviter de voiler
les plaques pendant l’ascension de l’appareil.
La vitesse d’obturation est réglable de 1/650
à 1/250 et le déclenchement retardé est
obtenu par la combustion d’une mèche de coton
imprégné de bichromate de potassium. Dans cet
article, Marc Pujo fait également son autoportrait
de cerf-voliste en campagne. Il part à bicyclette,
chargé d’une chambre 13 x 18 avec son objectif
et au moins une demie douzaine de châssis métalliques
chargés. De plus, il emporte une bobine de fil d’acier
de 1000 à 1500 m, deux pieux ferrés pour tenir
la bobine et enfin un cerf-volant cellulaire démontable
de 5 m2 et ses accessoires. « Tout cela doit trouver
place sur le guidon et le porte bagage de la machine, entre
les jambes , sur le dos et dans les poches du cycliste. »
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