Par Pierre MAZIERES : Le désir d'envol. Dès le début de l'aviation européenne, il tente de construire un avion avec du bambou et un moteur d'automobile. C'est un échec. Il décide alors de se consacrer au cerf-volant. Le livre de Houard " Les ascensions en cerf-volant "de 1910 ne le mentionne pas, c'est donc probablement un an après que Gabriel fait 'ascensionner' des enfants à Mons en Baroeuil dans la banlieue de Lille. La première mention de PANTENIER dans la revue " Le Cerf-Volant " concerne le concours de cerfs-volants scientifiques de Valenciennes le 2 juin 1912. Avec son train de cerfs-volants il remporte le 1er prix de poids enlevé et il est 9ème au concours d'angle. En août de la même année il participe au concours de SPA (Belgique) qui rassemble les meilleurs cerfs-volistes européens de l'époque et qui a été l'apogée du cerf-volant en tant qu'appareil scientifique. A cette date le cerf-volant, comme le ballon (captif ou dirigeable) concurrence encore l'aviation dans des domaines comme les hautes altitudes et surtout le vol par vent fort. Au concours de cerfs-volants porteurs, Gabriel est le 1er ex aequo avec le Belge Georges. Cette épreuve consiste, selon le règlement "à enlever un poids déterminé, fixé pour tous les appareils à 85 Kg, un sac de sable taré à l'avance. Ce poids emporté ne risque jamais d'être emporté par-dessus bord. Un altimètre enregistreur est fixé à la nacelle et donne la hauteur ainsi et le temps". Ce résultat est une consécration pour Pantenier qui va orienter ses recherches vers des cerfs-volants dont l'envergure est grande par rapport à la hauteur, ce qui augmente la portance. En outre, il diminue le nombre de cerfs-volants dans le train et il augmente leur surface unitaire. Cette modification présente deux avantages : il est plus facile de faire voler un train de deux CV plutôt que quatre et ensuite un grand CV a plus de portance que deux CV de surface moitié moindre. Poussé à son extrême ce raisonnement conduit à utiliser un seul très grand cerf-volant, ce que fera Georges après la guerre de 14-18. Les nouveaux cerfs-volants de Panetier sont de type Hargrave munis d'ailes à l'avant et sur les côtés. L'envergure est de 6 mètres pour une hauteur de 4,5 mètres. La surface de chaque cerf-volant est de 20 m2. Pantenier, comme tous les cerfs-volistes de son temps, exclut l'emploi de monoplans pour les ascensions car il a expérimenté qu'au-delà de 9 à 10 m/s ces cerfs-volants n'ont plus de stabilité.
En ces débuts fulgurants de l'aviation cela pouvait
coûter beaucoup plus cher : 1 mort en 1908,3 en 1909, 34 en 1910
et pas loin de 100 en 1911 et cela pour un sport peu pratiqué :
18 brevets en 1909, 354 en 1910 et 1721 en 1914.
|